
J’aime bien le cinéma de François Ozon. Il aborde cette fois encore un sujet pas facile, le droit de mourir dignement. Il ne prend pas parti, il nous raconte l’histoire d’Emmanuèle et de son père.
André Dussolier est magistral dans le rôle d’André, cet homme victime d’un AVC qui le laisse très diminué et qui veut en finir. Il demande à sa fille de l’aider.
Tous les acteurs du film sont excellents et la musique classique amplifie les émotions.
En France on ne peut aider quelqu’un à mourir, Emmanuèle se renseigne, pas tout de suite, elle aime son père et veut qu’il aille mieux et puisse vivre, mais elle se renseigne et en Suisse, c’est possible.
Cela coûte cher. André demande à sa fille comment font les gens pauvres, elle répond qu’ils attendent de mourir naturellement.
Le débat sur le suicide assisté est loin en France d’aboutir puisque déjà il n’est pas possible d’aider quelqu’un ayant une maladie incurable.
Ce film nous montre toutes les interrogations d’une famille et le cheminement vers la mort d’un être proche. Emmanuèle a une soeur, Pascale et elles affrontent ensemble ces durs moments.
Je suis assez sensible au sujet, ma mère a fait un AVC et depuis elle reste très handicapée, elle souhaite souvent mourir mais heureusement elle ne me demande pas de l’aider. Je ne pense pas qu’elle verra ce film.
Je pense, même si c’est horrible, qu’elle n’aurait pas du se réveiller de son coma, elle n’a plus de vie depuis. Ses seules et rares « joies » c’est peut être de voir grandir mes garçons. Sinon rien ne lui fait plaisir. Je ne sais jamais quoi faire pour elle.
Vaste débat, rien n’est facile mais il est certain que l’on devrait pouvoir avoir la liberté de choisir.
Synopsis :
Emmanuèle, romancière épanouie dans sa vie privée et professionnelle, se précipite à l’hôpital, son père André vient de faire un AVC.
Fantasque, aimant passionnément la vie mais diminué, il demande à sa fille de l’aider à en finir.
Avec l’aide de sa sœur Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d’avis.
Tagué:André Dussollier, dignité, Emmanuèle Bernheim, François Ozon, mourir, Sophie Marceau
« Tout s’est bien passé » de François Ozon…
Petite digression, cela fait parfois du bien de retrouver un cinéma carré, à la mise en scène classique, où l’on comprend tout tout de suite, sans avoir à se creuser les méninges pour savoir qui est qui, si nous sommes dans le passé, dans le présent, ou éventuellement dans le futur, si nous sommes dans le rêve ou la réalité.
Le film d’Ozon, dans une filmographie parfois mitigée, se classera en bonne position, me semble-t-il… Sur le douloureux problème de l’euthanasie, je n’ai vu que le splendide « Quelques heures de printemps », de Stéphane Brizé et on ne peut s’empêcher de faire la comparaison entre les deux œuvres… Dans les deux films il y a l’évidence de la mort, suite logique de la vie, mais le film de Stéphane Brizé est tragique, lourd, dur, parfois à la limite du supportable, alors que « Tout s’est bien passé » est certes dramatique, mais jamais tragique. Il se situe beaucoup plus dans l’émotion, émotion qui touche le spectateur, mais aussi les personnages, tous dans la retenue, et qui s’efforcent de ne jamais craquer, je parle des deux filles, qui vont aider leur père à réussir sa mort délibérément choisie. Il y a en même temps de l’humour, humour qui tient surtout au personnage du père, cynique, ou plutôt provocateur, mais pas si méchant qu’il en a l’air. Certaines répliques font mouche dans l’évidence d’une mort assumée
La réussite du film tient en grande partie à l’interprétation des acteurs, et en premier lieu André Dussollier, au premier abord physiquement méconnaissable, et qui tient sa partition de victime d’un AVC jusqu’au bout. Bon peut-être est-il un peu trop en forme sur la fin, mais sa composition est absolument saisissante. Quant à Sophie Marceau, il me semble ne jamais l’avoir vue aussi bonne, toute en nuances et en retenue. Et puis j’aime bien le jeu de Géraldine Pailhas et également celui d’Eric Caravaca, dans le rôle d’un mari juste adorable. Quant à Hanna Schygulla, Charlotte Rampling, Grégory Gadebois et Jacques Nolot, ils sont parfait, mais là ce n’est pas vraiment une surprise.
Un autre intérêt du film, c’est l’aspect presque documentaire, souvent parti pris de François Ozon. Comme dans « Quelques heures de printemps », on apprend et on suit toutes les démarches contraignantes pour aller se faire euthanasier en Suisse. A ce sujet, la position de la France est tout bonnement honteuse, rétrograde et scandaleuse sur le droit à mourir dans la dignité. Il est vrai qu’on n’en attend pas moins de la « France, fille aînée de l’Église ». Alors, évidemment, comme à une certaine époque concernant l’avortement, l’euthanasie n’est réservée qu’ aux riches. A un moment d’ailleurs -belle réplique-, Dussollier s’écrie: « Mais comment ils font les pauvres? les pauvres… ».
Au final, « Tout s’est bien passé », pour toutes ces raisons, est une belle réussite!
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Rien à ajouter 😉
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J’ia noté ce titre j’ai lu le livre de Eemmanuèle Bernheim alors quand j’ai vu que François Ozon en avait fait un film j’ai tout de suite noté. J’aime bien ce genre de film cette question m’a toujours interpellé. J’ai le souvenir du film « quelques heures de printemps » avec Vincent Lindon qui traitait de ce sujet j’avais beaucoup aimé !
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Je n’ai pas vu le film avec Lindon , j’espère que le débat sur ce sujet pourra avancer en France.
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Si seulement ça fait tellement longtemps qu’on en étend parler sans que grand chose ne bouge
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[…] Dimanche 3 # Jour 276 : Ciné du dimanche pour ce beau film sur un sujet pas facile Merci François Ozon. […]
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[…] d’une oeuvre de Claude de Soria dont on peut voir le travail dans le dernier film de François Ozon. Elle est la mère de Emmanuelle Berheim, l’auteure du livre dont le film est […]
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[…] découvert Claude de Soria dans le film Tout s’est bien passé de François Ozon d’après le livre de Emmanuèle Berheim sur son père. On voit donc […]
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