Archives de Catégorie: Jeu

Mercred’incipit #5

Je vous propose avec La bibliothèque Roz de découvrir l’incipit d’un livre que j’ai lu il y a quelques mois déjà..

Mon petit plus, je vous laisse quelques jours pour essayer de découvrir de quel livre il s’agit 😉
L’image est un indice.

– Je vais mourir, mon père.
Le patient dévisageait le prêtre;
Il cligna des yeux dans la pénombre de la chambre.
Un éclat vif entre ses paupières
L’homme qui venait de parler avant cinquante-huit ans; ancien décorateur de cinéma, il se mourait en effet.
Dehors, la nuit était orageuse. Eclairs de chaleur, grondements encore distants au-dessus des montagnes, le bruit sourd, régulier, des machines. Et derrière la porte close, ceux du petit centre hospitalier : l’écho de pas et de portes, en dépit de l’heure tardive.
Le prête se pencha. Son visage entra dans la lumière.
– Le crabe… il est partout, mon père, articula Matthias Laugier. Métastases, ils appellent ça… Moi, j’appelle ça l’Ennemi. Car c’est une guerre. Et je l’ai perdue. J’avais aucune chance de toute façon…

A vous de jouer 😉 Bonne journée

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Mercred’incipit #4

Je vous propose avec La bibliothèque Roz de découvrir l’incipit d’un livre que j’ai beaucoup aimé il y a quelques années déjà..

Mon petit plus, je vous laisse quelques jours pour essayer de découvrir de quel livre il s’agit 😉

« – Et pour l’argent, ça s’est arrangé ? demande le garçon nommé Corbeau.
Il parle de sa façon habituelle, un peu lente.
Comme quelqu’un qui sort à peine d’un profond sommeil et ne peut remuer ses lèvres tant elles sont engourdies. Mais ce n’est qu’une apparence : en réalité, il est parfaitement lucide. Comme toujours.
Je hoche la tête.
– Tu as combien à peu près ?
Je lui réponds après avoir à nouveau passé les chiffres en revue dans ma tête :
– Environ quatre cent mille en liquide. Sans compter une petite somme que je pourrai retirer avec ma carte bancaire. Ca ne suffira peut-être pas mais c’est un bon début.
– Ce n’est pas mal, dit le garçon nommé Corbeau. »

A vous de jouer 😉 Bonne journée

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Mercred’incipit #3

Je vous propose avec La bibliothèque Roz de découvrir l’incipit du livre que je suis en train de lire.

Mon petit plus, je vous laisse quelques jours pour essayer de découvrir de quel livre il s’agit 😉

« Parce qu’il était le plus jeune, ses frères avaient pris l’habitude de le poursuivre à cheval autour de la maison, quand la mère ne les voyait pas. Dès que les jumeaux avaient eu assez de force pour l’attraper par le col et le soulever au galop de leurs criollos, c’était devenu leur passe-temps favori. Ils comptaient les points, à celui qui le traînerait jusqu’au coin de la grange, qui dépasserait les vieux bâtiments en bois gris – puis l’arbre mort, puis le bosquet de genêts – avant de le lâcher dans la poussière.

Chaque fois, le petit les voyait venir. Il entendait leurs exclamations, bien fort exprès pour l’affoler, le bruit des chevaux qui s’élancent ; les fers caillassant le sol et se rapprochant à lui faire trembler le ventre, comme si la terre trépidait sous ses pieds, et sûr cela les amusait, eux les frères perchés en haut de leurs selles, avec leurs rires aigus qui couvraient le fracas des sabots. »

A vous de jouer 😉 Bonne journée

La réponse en dessous

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Mercred’incipit #2

Je vous propose avec La bibliothèque Roz de découvrir l’incipit du livre que je suis en train de lire.

Mon petit plus, je vous laisse quelques jours pour essayer de découvrir de quel livre il s’agit 😉

 » Elle s’est plantée, voilà tout. Alice n’a pas besoin de se retourner. Elle devine que son client lui en veut. Il y a des jours comme ça où le métier ne suffit pas. Ou alors c’est l’inverse. Il y a trop de métier. Trop de phrases déjà prononcées. Trop de mots usés. Ca glisse, ça s’affale et ça s’oublie. Même la jurée aux lunettes rouges, si appliquée, a lâché son stylo pendant qu’elle plaidait. Les autres l’ont écoutée poliment, ils devaient se dire que les avocats sont moins forts en vrai qu’à la télé. A un moment, l’un des juges assesseurs a somnolé, le menton écrasé dans sa bavette.
Gérard a pris douze ans. Pile ce qu’avait requis l’avocat général. Sa plaidoirie n’a servi à rien. »

A vous de jouer 😉 Bonne journée

Le titre du livre en dessous

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Mercred’incipit #1

Sur son blog La bibliothèque Roz propose de partager des incipits :

Le concept ?
Citer les premières phrases de sa lecture en cours. Pour partager un peu sa lecture du moment, quoi.
Vous pouvez reprendre le concept sur vos blogs si ça vous tente, vous pouvez citer La bibliothèque Roz.
Alors hop c’est parti pour le premier « Mercred’incipit »

J’ai envie de participer, une autre façon d’échanger sur les lectures. Je ne mets pas la couverture du livre mais une image inspirée par le sujet.

Je vais coupler l’idée avec celle de l’année dernière où je vous laissais deviner le titre d’un livre à partir d’un extrait 😉 Si vous reconnaissez ce livre, je vous laisse le citer en commentaire.

« Dans ce tajine ou ce poulet à l’estragon que nous prenons tant de plaisir à cuisiner le dimanche midi, dans ces odeurs et ces saveurs, nous renouons avec notre enfance, avec notre grand-mère qui savait si bien le préparer.
Dans notre rapport au travail, notre perfectionnisme parfois excessif, nous redevenons l’adolescent que nous avons été, craignant les reproches d’un père ou d’un professeur autoritaire.
Dans notre manière d’aimer, d’y croire coûte que coûte, nous faisons vivre l’idéalisme de notre mère, ce que nous avons vu de l’amour avec nos yeux d’enfant.
Dans les valeurs en lesquelles nous croyons, dans ce qui nous importe plus que tout, persiste la marque de notre milieu social, de notre éducation, de nos rencontres les plus décisives… »

Bonne lecture 🙂

Réponse en dessous :

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Le nouveau jeu du vendredi #23

Un livre que j’aime beaucoup et que je conseille souvent…

« – Pendant le trajet, je te demande le silence, a dit Marwan.
Il m’a expliqué que nous serions à découvert pendant huit minutes. En danger de mort. Que nous passerions dans l’œilleton de tous les snipers de la ville. D’abord, des chiites et des nassériens qui occupaient le tour Mirr. Un immeuble en construction de quarante étages que la guerre avait abandonné aux combattants. Ensuite, les fusils nous suivraient tout le long du Sérail et de la place des Canons. On ne sait jamais ce que va faire un doigt sur la détente. En arrivant au carrefour de sodeco, nous risquoins d’être pris pour cible par les tireurs chrétiens. Ceux embusqués dans la tour Rizk, qui surplombe Achrefieh, et ceux qui protègent la maison jaune. »

Reconnaissez vous cet extrait ?

Je vous souhaite un bon week-end , je file à Solidays… Croisez les doigts pour qu’il ne nous pleuve pas trop sur la tête… Merci.

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Le nouveau jeu du vendredi #22

Une lecture féministe

« À m’occuper du choléra à l’hôpital, je ne vois pas mes journées passer. Je ne rentre à la maison qu’après la tombée de la nuit, si l’épuisement ne m’a pas vaincue avant. Papa a fait répandre un désinfectant dans le caniveau devant Sans-Souci. On purifie avec les comprimés non seulement l’eau à boire, mais aussi celle de la vaisselle, de la toilette et de la lessive. Dès mon retour à la maison, Maman m’ôte ma blouse et va la laver. Mais ce soir-là pas question de l’enlever : Papa me demande d’aller en visite à sa place car, de son côté, il vient d’être appelé au chevet d’un mourant. C’est la première fois dans ma carrière de médecin que je me rends en consultation à domicile. Papa me donne l’adresse : sur la route de Naomahal, après la voie ferrée, la quatrième maison à gauche, de couleur blanche. C’est là qu’habite la famille de Rehana, une amie de Yasmine. Celle-ci m’accompagne. J’ai pris mon stéthoscope, mon tensiomètre et quelques ampoules de première urgence. »

Reconnaissez vous cet extrait ?

Bonne fin de journée

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Le nouveau jeu du vendredi #21

Un livre connu mais pas facile à lire 😉

« Les rares moments de bonheur de ses années de lycée Bruno les avait passés ainsi, assis sur une marche entre deux étages, peu après la reprise des cours. Calmement adossé au mur, à égale distance des deux paliers, les yeux tantôt mi-clos tantôt grands ouverts, il attendait. Bien entendu, quelqu’un pouvait venir ; il devrait alors se lever, ramasser son cartable, marcher d’un pas rapide vers la salle où le cours avait déjà commencé. Mais, souvent, personne ne venait ; tout était si paisible ; alors, doucement et comme furtivement, par petites envolées brèves, sur les marches carrelées et grises (il n’était plus en cours d’histoire, il n’était pas encore en cours de physique), son esprit montait vers la joie.

Reconnaissez vous cet extrait ?

Je vous souhaite un bon week-end.

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Le nouveau jeu du vendredi #20

Un petit livre au programme du bac (de celui d’un de mes fils au moins)

« Hervé attendit encore deux jours un signe quelconque. Puis il partit.
A un peu plus d’une demi-heure du village, il se trouva passer non loin d’un bois d’où arrivait un singulier, et argentin vacarme. On y voyait , caché parmi les feuilles, les milliers de tâches sombres d’une bande d’oiseaux, arrêtés là pour se reposer. Sans rien expliquer aux deux hommes qui l’accompagnaient, Hervé arrêta son cheval, prit son revolver à sa ceinture et tira six coups en l’air. La bande d’oiseaux, terrorisée, s’éleva dans le ciel, comme la colonne de fumée s’échappant d’un incendie. Si haute, que tu l’aurais vue à des jours et des jours de marche. Noire dans le ciel, sans autre but que son propre égarement. »

Reconnaissez vous cet extrait ?

Je vous souhaite un bon grand week-end.

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Le nouveau jeu du vendredi #19

J’ai pris un peu au hasard dans ma bibliothèque, je vous propose un « classique ».

« Après avoir fini de déjeuner, j’ai acheté un cigare. La jeune fille m’a dit que les meilleurs étaient à cinquante cents. J’en ai pris un et je l’ai allumé, et je suis sorti. Je me suis arrêté une minute pour tirer une ou deux bouffées, puis, le tenant à la main, je me suis dirigé vers le coin de la rue. J’ai passé devant une bijouterie, mais j’ai détourné les yeux à temps. Au coin de la rue, deux cireurs de bottes m’ont sauté dessus, un de chaque côté, piaillant et jacassant comme des merles. J’ai donné mon cigare à l’un d’eux et cinq cents à l’autre. Alors ils m’ont laissé en paix. Celui auquel j’avais donné le cigare s’éfforçait de le donner à l’autre en échange des cinq cents. »

Reconnaissez vous ce roman ? Pour moi ce ne serait pas facile 😉

Bon week-end à vous.

Je vais passer la journée à Lille…

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