
Les idoles est une pièce écrite et mise en scène par Christophe Honoré. Elle avait été créée il y a quelques années à l’Odéon mais je l’avais loupée. Je suis contente d’avoir pu la voir cette fois.
Se retrouvent dans un décor Nuits fauves : Cyril Collard, Hervé Guibert, Jacques Demy, Bernard-Marie Koltès, Serge Daney et Jean-Luc Lagarce. Ils discutent de leurs dernières années, se souviennent de l’époque, nous rappellent ces « années sida » et quand on y pense c’était plus flippant que le covid en fait. Ils perlent de la communion entre le désir, la mort et l’art.
Ils ont abordé leur maladie de façons différentes, ils l’ont mise ou pas dans leur oeuvre. Le Sida c’était honteux, c’était des drogués et des homos, en gros c’était bien fait pour eux 😦
J’ai un peu oublié mais j’ai vécu ces moments, un de mes amis est décédé dès 86, les derniers mois il ne voulait plus voir personne, il avait peur de nous contaminer !
Le texte de la pièce est très fort, il reprend des passages des oeuvres de ces 6 artistes, et il raconte de façon forte mais aussi avec humour et dérision l’époque. On est presque emporté dans une fête, tout est possible, même dialoguer avec des morts.
J’ai beaucoup aimé la prestation de Marina Foïs, Marlène Saldana est incroyable, les garçons sont bien aussi même si Paul Kircher, tout jeune et interprétant un Koltès en retrait est un peu moins convaincant.
La pièce est un magnifique hommage à tous ces artistes fauchés par la maladie et par conséquence au théâtre et à ses richesses. Elle nous invite à reprendre leurs oeuvres. Elle se joue jusqu’à début avril.
Sur le site du Théâtre Porte St Martin :
Les deux dernières décennies du XXe siècle resteront dans l’Histoire comme “les années sida”. La génération à laquelle appartient Christophe Honoré fut la première à parvenir à l’âge adulte en étant pleinement consciente de cette menace. Honoré a eu vingt ans en 1990, l’année de la mort du cinéaste Jacques Demy. L’année aussi où le chorégraphe Dominique Bagouet créa Jours étranges, dont Honoré vit trois ans plus tard une performance posthume.
Bernard-Marie Koltès avait succombé un an plus tôt ; un an plus tard, Hervé Guibert était emporté à son tour. Cyril Collard s’apprêtait à tourner Les Nuits fauves, sorti en 1992 – tandis que disparaissait le “ciné-fils” Serge Daney, trois ans avant la mort de Jean-Luc Lagarce… Depuis, Honoré a publié des romans ou des contes pour lecteurs de tous âges, tourné des films pour tous publics, écrit et mis en scène des spectacles, dont Nouveau Roman, où il réinventait déjà des figures d’écrivains aussi célèbres que Butor, Simon, Robbe-Grillet, Duras ou Sagan. En rendant hommage à ses six Idoles – Collard, Daney, Demy, Guibert, Koltès, Lagarce –, à travers six manières singulières d’affronter le désir et la mort en face, Honoré revient aux “jours sinistres et terrifiants” de sa jeunesse. “Un spectacle pour répondre à la question : Comment danse-t-on après?”
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