Nouvelle création du brillant Alexis Michalik, à la fois auteur et metteur en scène. Cette fois il nous parle immigration, sujet on ne peut plus d’actualité mais son propos n’est pas vraiment politique.

Il nous emmène dans la jungle de Calais avec Issa un Erythréen amnésique mais qui essaie d’obtenir un titre de séjour. Il est aidé par Arun un indien et Ali un syrien. En parallèle on suit Lucas, originaire de Mayotte mais adopté enfant par des calaisiens. Il est gendarme.

Sur cette base et avec de nombreux personnages secondaires et tout autant de décors qui bougent sans cesse, les histoires se mêlent et s’entremêlent sans la moindre pause. Et même si le sujet peut être difficile, Alexis Michalik est dans le divertissement, cela fait réfléchir en étant drôle. Les rebondissements sont bien trouvés, les comédien.nes ont une énergie folle, le rythme est fou. Ils sont très bons comme toujours. Des noms à retenir : Manda Touré, Ysmahane Yaqini, Christophe Bayemi, Patrick Blandin, Jean-Louis Garçon, Kevin Razy et Faycal Safi.

La pièce explique toutes les difficultés pour rester en France et avoir des papiers, mais les personnages réussissent un peu facilement tout ce qu’ils entreprennent, et du coup la dure réalité de leur situation est édulcorée, vu le sujet, l’auteur qui se revendique « étranger » puisque ses parents sont polonais et anglais, aurait pu écrire un texte un peu plus politique, plus militant… Et j’ose croire que le public aurait suivi.

Je vous encourage à y aller, c’est très bien, cela aurait pu être mieux aussi 😉
Ma pièce préférée d’Alexis Michalik reste Intra-muros et la plus populaire Edmond. Elles se jouent encore à Paris et je crois en tournée également.

Sur le site du théâtre :

Issa, jeune Érythréen laissé pour mort dans la « jungle » de Calais, a perdu la mémoire. Alors que le seul élément tangible de son passé est son passeport, il entame une longue quête semée d’embûches afin d’obtenir un titre de séjour, entouré de compagnons d’infortune.

“D’une manière générale, je ne souhaite jamais écrire sur un thème, mais me fonde plutôt sur une idée ou une situation précise, qui donne ensuite naissance à l’architecture du spectacle. J’ai écrit cette nouvelle pièce en Guadeloupe, seul, après avoir mûri ses contours pendant plus d’un an et m’être longuement renseigné. Ce n’est pas un théâtre militant ou documentaire, mais une histoire humaine, qui s’adresse à tous.”
Alexis Michalik.

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