
Théâtre hier soir à Créteil pour Tartuffe dans une mise en scène de Macha Makaïeff. Et hier soir c’était mieux que le débat (je sais déjà de tout façon quel bulletin choisir pour contrer l’extrême droite)
J’avais beaucoup aimé il y a quelques années sa version des Femmes savantes, très actuelle.
J’ai moins été sous le charme, le texte est plus complexe, moins réjouissant aussi. La mise en scène est intéressante, les comédiens et comédiennes très bien. La grand-mère qui chante, c’est une super idée.
On peut bien sûr trouver des parallèles avec notre époque, les Tartuffe sont partout mais surtout les gens avec des œillères et qui se font avoir en croyant n’importe quoi . La satyre est toujours percutante.
Il y avait de nombreux lycéens dans la salle, pas toujours silencieux, mais j’aime ces spectacles qui font se déplacer des jeunes. Le spectacle vivant doit avoir sa place dans « l’éducation »…
Aimez vous les pièces de Molière ?
Sur le site de la MAC :
De toutes les pièces de Molière, « Tartuffe » est celle qui suscite une série d’émotions les plus singulières chez le spectateur. Au-delà de la dynamique d’une langue poétique, dans son rythme même, il y a dans « Tartuffe » tous les ingrédients d’un scénario de roman noir que je veux montrer, avec suspens et rebondissements propres à ce genre d’intrigue : enjeux d’une famille bourgeoise aussi névrosée que nocive, parasite infiltré dans la maison qui prend le pouvoir sur les esprits et les corps, libertins et faux-dévots, clans qui s’affrontent, spoliation, chantage, détournement, arrestation, espionnage, prédations, abus de faiblesse, dossiers compromettants, fuite et arrestation. Toute une affaire.
La résolution – l’intervention du Prince, n’a rien d’artificiel parce que l’intrigue est avant tout politique. Avec la force d’un conte, d’une parabole qui va virer au cauchemar d’une famille. C’est ce récit qui m’intéresse avec ses protagonistes à fleur de peau.
Et dans ce huis-clos, la menace de celui qui est entré dans la maison dont on parle et qu’on ne voit pas, les allers et venues inquiétantes de gens qui traversent, transforment le confortable salon bourgeois plongé dans la pénombre et les sons étranges. Et la puissance malfaisante du discours inquisiteur s’infiltre.
Devant le spectacle de cette famille exaspérée qui perd pied, ce dispositif désir révélé-plaisir refusé, au final, c’est le public qui est démasqué dans son voyeurisme et sa jouissance trouble. Au-delà du bien et du mal, le scénario qui s’accomplit nous divise. Au théâtre où tout est jeu, où l’hypocrite est l’acteur virtuose, nous désirons voir la part malfaisante, assister au meurtre social, au naufrage, à la turpitude, et laisser monter l’inavouable en nous dans un plaisir intime et collectif, dans un éclat de rire protecteur. Où en sommes-nous ce soir du mensonge, des dangers et des plaisirs de la représentation ? Macha Makeïeff
Tagué:Mac créteil, Macha Makeïeff, molière, Tartuffe, theatre
[…] 20 # Jour 110 : Soirée théâtre à la MAC […]
J’aimeJ’aime