Théatre de la Madeleine ce soir pour une pièce de l'auteur anglais Ben Jonson, joué pour la première fois en 1606. Cependant Volpone ou le renard est un pièce on ne peut plus contemporaine.
Le mise en scène est moderne, vive et fluide à la fois. Les décors sombres sont superbes et plein de surprises. Les changements de plateau inventifs et originaux.
Le texte est corrosif, moderne, tranchant et malheureusement transposable à notre époque. Un homme très riche simule sa mort pour tromper ses amis, amis si l'on peut dire forcément puisque tout le monde rêve de l'héritage…
Chaque personnage est représenté par un nom d'animal : renard, mouche, vautour, corbeau qui le caractérise…
Un beau texte porté par des excellents comédiens. Les femmes ne sont pas à la fête mais pour le coup, on va dire qu'heureusement la société a évolué sur ce thème.
Je vous recommande vivement ce spectacle à la fois divertissant et profond. Merci les Marie's pour ce cadeau.
Une pièce de Ben Jonson
Mise en scène par Nicolas Briançon
Adaptation Nicolas Briançon et Pierre-Alain Leleu
Avec Roland Bertin, Nicolas Briançon, Anne Charrier, Philippe Laudenbach, Grégoire Bonnet, Pascal Elso, Barbara Probst, Matthias Van Khache et Yves Gasc. Décors Pierre-Yves Leprince.
Lumières Gaëlle de Malglaive. Costumes Michel Dussarat.
La pièce.
Volpone – célibataire riche sans héritier naturel – feint cyniquement d’être à l’article de la mort, ce qui a pour but d’attirer les prétendants à la succession. Le serviteur Mosca fait saliver l’avocat Voltore, le vieux gentilhomme Corbaccio, le jeune marchand Corvino devant la perspective de l’héritage. Corvino va jusqu’à offrir sa femme, Corbaccio déshérite son fils. Mais l’escroquerie ne demeurera pas impunie… Retrouvez Roland Bertin dans l’un des plus grands rôles du répertoire revisité par Nicolas Briançon avec une équipe prestigieuse de comédiens et danseurs réunis autour de lui !
Ce qu’en dit Nicolas Briançon.
«Volpone est une pièce d’une férocité irrésistible sur l’argent, le sexe et la cupidité. Elle date de 1606, et semble avoir été écrite hier. Volpone est moderne parce qu’il semble évoluer dans un monde sans conscience, sans règles, sans empathie. Un monde où il importe de posséder, de jouir, et de jeter. En ce sens la pièce nous parle de nous aujourd’hui bien sûr, mais surtout elle nous rappelle à quel point ces tentations ont traversé les époques. Il y a dans Volpone quelque chose qui se situe entre le roman noir et la comédie Italienne (on pense aux «Monstres» de Dino Risi). Mais il y a aussi dans Volpone une réflexion sur l’illusion théâtrale, sur le jeu, sur le mensonge et sur les faux-semblants, qui colorent cette noirceur d’une drôlerie bouffonne, d’un humour ravageur. Une galerie de portraits dont personne ne sort indemne. Les deux seuls êtres «purs» seront emportés, broyés, écrasés par la justice. Les «affreux» seront ridiculisés, bernés et trahis. Mais Ben Jonson sait nous montrer, sans jamais nous donner de leçons et nous asséner de «vérités inutiles», à quel point la cupidité est stupide. Il le fait avec jubilation, avec une gourmandise et une ivresse qui emportent tout. C’est une pièce joyeuse et profonde. Un humour noir et salvateur.»

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