
Fin de journée en compagnie de Philippe Decouflé et de son univers fantasmagorique.
Nous avons vu l’exposition Opticon, de nombreux croquis, des costumes ou décors des ballets de la compagnie DCA, mais surtout la possibilité de tester les « machines » qui transforment les images, qui vous font bouger plus vite que votre ombre, ou vous voir de dos sans bouger… Des jeux de lumières, de vidéos, de danse avec soi-même. Excellent.
Ensuite nous avons vu toujours à la Grande Halle (après un orage incroyable qui nous a fait croire qu’il avait bloqué nos téléphones) le ballet Solo. Decouflé se raconte par la danse et l’humour.C’est un régal.
Nous avons passé une excellente soirée dépaysante et hors du temps. Ca fait du bien…
L’expo :
Exposition à contempler, expérimenter, savourer. Vertige du réel et plaisir pour tous !
Opticon, n.m (du decoufléen ancien hop ! , geste et ticonis, impossible)
1. Installations interactives pour jeux d’optique
2. Fig. Avoir la tête à l’envers, les jambes à son cou et prendre son pied
Une exposition à mi-chemin entre l’art contemporain et l’entresort forain qui invite les visiteurs à découvrir, expérimenter et créer à travers une succession d’installations.
« Ouvre grand tes mirettes, visiteur : il te suffit de suivre le parcours non flêché qui t’est proposé.
Ce n’est pas sorcier – c’est magique, c’est fantasmagorique !
Petit ou grand, tu vas pénétrer dans l’envers du décor.
Tu seras initié à des secrets de fabrique forgés pendant des années de tournées. Tu animeras toi-même des procédés artisanaux naïfs et puissants comme des lanternes magiques. Tout a été réglé pour toi. Tu croiseras des trucages à l’ancienne, façon Méliès et made in DCA. Un pays où jamais l’ordinateur ne produit d’effet. Fais confiance aux Anciens, le mot illusion vient du latin ludere : jouer. Dans ces machines optiques hallucinatoires, tes gestes se métamorphoseront pour un instant ou pour des heures en oeuvres d’art charmantes, ébouriffantes, voire carrément démentes !
Amuse-toi autant que tu le voudras, visiteur, va et réjouis-toi… »
Le ballet :
Solo, n.m (de l’adjectif italien solo, seul)
1. Variation, danse effectuée par une seule personne
2. Fig. Portrait chinois collectif et cartésien
Philippe Decouflé danse ici à la première personne, mais n’y chorégraphie pas son égo. Il livre des fragments d’existence et de sensations à partir desquels chacun peut se bricoler un portrait. Son Solo est un « je » de bascule, entre lui et nous.
Le Solo est très vaguement autobiographique. Mais il parle au coeur humain. Imaginez ainsi dix doigts filmés en gros plan sur une table, soit deux mains baladeuses qui virevoltent et donnent le tempo. Songez encore qu’un festival de caméras et d’écrans « kaléidoscopent » Decouflé jusqu’à l’infini. Le voici transformé en maître de ballet aquatique où il constitue, à lui seul, une médusante ribambelle de beautés en maillot de bain. Et ce n’est qu’un début, le spectacle continue…
« Le doute m’habite » explique le chorégraphe en ouverture du Solo. Un spécialiste de la question et du sujet, René Descartes l’avait dit avant lui : « Je ne suis pas cet assemblage de membres que l’on appelle le corps humain ».
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