Drôle de film… et moi j'aime beaucoup…
Je n'ai pas bien compris pourquoi le film navigue dans le temps mais cela lui donne un charme fou. On est à la fois aujourd'hui et dans les années 60, au Havre donc une ville portuaire qui n'a pas la réputation d'être très "vivante"…
La façon de filmer est désuète, les dialogues et la façon de parler, on ne peut plus étrange mais les personnages y trouvent une présence et pour moi une force.
L'histoire est belle, un homme marginal aide un jeune exilé sans papier. Le commissaire (Jean Pierre Darroussin) est excellent, ok je ne suis pas objective, je l'aime toujours.
André Wilms tient le rôle principal de Marcel Marx, s'il vous semble le reconnaitre, il était Mr Le Quesnoy dans la vie est un long fleuve tranquille … (j'ai cherché tout le long du film)
Le cinéma de Kaurismaki est vraiment particulier, on aimera ou pas son style, mais j'ai passé un bon moment…
Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s'est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier de cireur de chaussures lui donne le sentiment d'être plus proche du peuple. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante entre le bistrot du coin, son travail et sa femme, Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d'Afrique noire. Quand, au même moment, Arletty tombe gravement malade et doit s'aliter, Marcel doit à nouveau combattre avec, pour seules armes, son optimisme inné et la solidarité têtue des habitants de son quartier. Il affronte la mécanique aveugle d'un État de droit occidental, représenté par l'étau de la police qui se resserre de plus en plus sur le jeune garçon refugié. Prix Louis-Delluc 2011.
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Je suis presque 100% d’accord avec toi : ce film magnifique va devenir un film culte 😉
Là où je ne te rejoins complètement pas c’est sur sa « désuétude »… C’est juste intemporel comme toutes les oeuvres quand elles sont réussies et que tout le monde s’y retrouve sans y ressembler.
Chaque personnage amène avec lui la couleur des années (de cinéma) qu’il représente dans le film.
Marcel/Carné/Wilms et son Arletty : les années 30-40
Daroussin : les années 50, peut-être la Stasi, l’autre côté du rideau de fer…
Little Bob (le rockeur normand craquant qui joue son propre rôle) : les années 60
etc. etc.
L’action et la situation sont bien située dans notre présent politique et social avec tous ses héritages
pas si anciens que ça, et en tout ça toujours présents dans le quotidien de certaines personnes autour de nous. Je crois que Kaurismaki leur rend un hommage avant qu’elles ne disparaissent tout à fait.
Et quel casting « silhouettes »… Pierre Etaix en bon docteur Becker, on voudrait qu’il soit notre médecin référent à la Sécu, non? Jean-Pierre Léaud en infâme corbeau délateur est juste effrayant, non ?
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Tu as tout à fait raison, je n’avais pas réfléchi assez loin ! Par désuet, je voulais dire « mode ancienne », ce n’était pas négatif…
Et JP Léaud est oui effrayant et génial à la fois…
Merci de tes éclaircissements.
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