Roméo et Juliette à l’Odéon

Capture d’écran 2011-10-05 à 17.23.07 Théâtre classique ce soir dans ce magnifique lieu qu'est l'Odéon et que nous voulions faire découvrir à Audran.

Pas de grande surprise pour lui, après la comédie française, la salle ne lui parait pas si "spéciale" !

Roméo et Juliette il connait aussi… Il a trouvé que c'était un peu long mais bien quand même. Ses yeux pétillaient…

Alors c'est la pièce de William Shakespeare, traduite et mise en scène par Olivier PY avec des comédiens que je ne connaissais pas. Le texte est ré-écrit avec un vocabulaire très contemporain. Je crois que cela a gêné tout ceux qui ne sont pas revenus pour la seconde partie. Quelques "plaisanteries" sont limites…

Au départ c'est un peu dérangeant mais en fait la puissance de l'intrigue et des situations prend le dessus et on oublie nos références. Les décors très sobres et mobiles sont superbes. Les machinistes sont très forts.

Les comédiens sont jeunes et portent les rôles à merveille. Juliette est une Juliette forte et combative, une femme volontaire.

Il y a sur scène un piano inclut dans les décors, et la musique en live c'est vraiment top.

Une chose encore, les lumières de la salle restent allumées pendant presque tout le spectacle, pourquoi pas !

Le pitch du théâtre :

Quelle pièce est aussi célèbre et pourtant aussi peu connue ! Sa dernière mise en scène à l’Odéon remonte à 1971 – et d’ailleurs, depuis le début du XIXe siècle, l’intervalle moyen entre deux productions est d’une quarantaine d’années. Comment expliquer cette discordance entre la réputation d’une œuvre qui compte parmi les sommets incontestés du répertoire shakespearien et sa rareté sur notre scène ? Elle s’explique en partie,  sans doute, par des questions d’ordre purement matériel : le drame des amants de Vérone comprend une distribution importante, de nombreux figurants, des décors à effet, une fête somptueuse dès le premier acte. Mais on pourrait en dire autant d’autres pièces de Shakespeare. D’autres raisons doivent avoir joué : entre l’auteur et notre regard, le romantisme et l’opéra sont venus se glisser, contribuant peut-être à imposer à notre imaginaire collectif le cliché réducteur et kitsch qui fait de Roméo et Juliette un simple fait divers amoureux mélodramatique, une belle histoire triste et un peu superficielle transfigurée par la grâce d’un verbe magicien. Olivier Py, pour sa part, vient à Shakespeare sans idées préconçues. Et comme il a récemment mis en scène, aux Pays-Bas, le Roméo et Juliette de Gounod dirigé par Marc Minkowski, il est revenu au texte original pour y chercher autre chose, justement, que ce que l’opéra semble en avoir retenu. Une conviction s’est alors imposée à lui : s’ils s’aiment, ces deux amants sublimes, c’est parce que leur amour est impossible. Ce n’est pas malgré le monde, la société, les préjugés, l’hostilité entre leurs deux familles ou leurs propres penchants qu’éclate le coup de foudre – c’est bien plutôt à cause de tous ces obstacles. C’est comme si tout se déchirait, tous les garde-fous, tous les filets composant ce qu’on appelle le monde – et dans la béance de ce déchirement s’ouvre la liberté vertigineuse du monde vrai, celui que les amants délivrent l’un pour l’autre. C’est cette liberté inaugurale et sauvage, bien plus que la fatalité d’une course à l’abîme, qui a retenu l’attention d’Olivier Py : chaque amant est pour l’autre une porte sur l’infini. «Un éclair avant la mort» (V, 3, 90) : pour rendre sensible la vitesse de ces vies consumées passant de l’enfance au néant en quelques jours, le metteur en scène a fait le pari de la concentration, de la simplicité et de la jeunesse, confiant le couple des amants à Matthieu Dessertine (déjà présent dans Les Enfants de Saturne) et à Camille Cobbi, qu'il a découverte en la faisant travailler au Conservatoire. Pour sa première approche d’un maître qu’il admire entre tous, Olivier Py travaille lui-même à une version ramassée qui réinvente l’énergie percutante et elliptique, le flamboyant état d’urgence de la grande langue shakespearienne.

 

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2 réflexions sur “Roméo et Juliette à l’Odéon

  1. Avatar de Le Journal de Chrys
    Le Journal de Chrys 6 octobre 2011 à 18 h 49 min Reply

    Moi, je l’avais vu dansé, ce qui est pas mal du tout! Par contre, jamais au théâtre.

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  2. Avatar de tilly
    tilly 8 octobre 2011 à 12 h 07 min Reply

    Les lumières allumées dans la salle pendant la représentation j’avais vu ça au Japon, pour un spectacle de Bunraku qui dure quatre heures… j’avais fini par m’endormir quand même.
    Me demande ce que les acteurs pensent de ce dispositif, eux ne doivent pas être habitués non plus !

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