Archives de Tag: Théâtre de l’Odéon

Pétrole de Sylvain Creuzevault à l’Odéon

Soirée au Théâtre de l’Odéon pour cette pièce Pétrole adapté du roman de Pier Paolo Pasolini et mis en scène par Sylvain Creuzevault.

C’est long, 3h30 mais le roman fait 900 pages ! Je suis sortie en ayant l’impression de n’avoir rien compris.

Pour écrire cet article, j’ai lu différentes critiques trouvées sur le net et un résumé du livre aussi. cela reste flou quand même.

Des critiques ne retrouvent pas l’univers de Pasolini et disent que c’est très loin du texte. D’autres adorent.
C’est le voyage d’un homme et de son double, le premier a de grandes ambitions professionnelles et politiques, le second est dans une drôle de quête sexuelle. C’est un portrait trouble de l’Italie des années 60-70.

J’ai aimé les performances des comédien.nes, je n’ai pas aimé le trop de vidéo surtout quand on ne voit pas les comédien.nes sur scène, et il y a énormément de dialogue, difficile de suivre, j’ai plusieurs fois déconnecté.

Je suis passée à côté, ce n’est pas bien grave…

L’avez vous vu ou lu ? Quelques éclaircissements ?

Lire la suite

Honda Romance de Vimala Pons à L’Odéon

Vimalas Pons est circassienne, metteuse en scène et comédienne. Je l’ai remarquée dans plusieurs films mais je n’avais jamais vu son travail sur scène.

Honda Romance est plus dans l’esprit performance que théâtre au sens habituel. Le spectacle est en 3 parties.

On commence par une femme écrasée par un satellite (grand comme la scène), et ce robot est amoureux d’elle, il lui fait une déclaration. Elle arrive quand même à se relever et faire s’envoler cette machine… Autour d’elle des curieux prennent des photos, voire des selfies.

Ensuite le calme ne revient pas, elle doit lutter contre des machines à air (style canon à neige), qu’elle prend par surprise en pleine face. Elle le dit « ça fait mal » ! Elle part ainsi entre deux gifles d’air dans un long monologue sur une espèce de bilan de tout ce qui ne va pas…

Puis la troisième partie avec des chanteurs et chanteuses qui marchent sur la scène en sortant de derrière les rideaux blancs du fond, ils et elles portent aussi à travers leurs vêtements et des objets multiples le poids du monde. La musique est de Rebeka Warrior, artiste aux multiples talents, chanteuses des groupes Mansfield.TYA ou Sexy Sushi.

Je vous en dévoile beaucoup mais je ne doute pas que vous serez quand même surpris.e si vous allez voir ce spectacle.

La première partie, je me demandais où cela allait, j’étais amusée, je me suis perdue dans le monologue de la deuxième et j’ai bien aimé la troisième…

Pour les 5 ou 10 dernières minutes ils ont ouvert le fond de scène qui donne directement sur la rue ! On voyait les affiches du jardin du Luxembourg, passer les bus et les voitures et quelques piétions curieux qui regardaient ! Je n’imaginais pas que cela s’ouvrait ainsi.

Comment conclure ? Un spectacle unique, pas forcément réjouissant car les thèmes abordés ne le sont pas, une sacré performance en tout cas.

Lire la suite

Le Passé d’après Léonid Andréïev par Julien Gosselin

Tout est sur l’affiche 😉

Reprise de saison à l’Odéon théâtre de l’Europe. Julien Gosselin, le nouveau directeur nous emmène dans le Russie des années 1910, avec la reprise de cette pièce qu’il avait crée à Strasbourg en 2021.

Je n’avais jamais entendu parler de cet auteur russe qui a pourtant beaucoup écrit. Julien Gosselin regroupe 5 textes pour son « état des lieux » du passé. Le passé de l’auteur, de la Russie et peut être du théâtre. Le spectacle dure 4h20…

Les comédien.ne.s sont filmé.es en arrière scène et on voit le film sur grand écran, nous étions tout devant et du coup ce n’était pas très confortable. Et au final, presque tout le spectacle est sur l’écran, j’ai trouvé que c’était trop…

Le fil rouge est la vie de Ekatérina Ivanovna, femme d’un député, mère de ses enfants et qu’il tente de tuer. En intermède on a des nouvelles : Requiem, L’Abîme, La mer, Dans le brouillard et la Résurrection des morts.

Je n’ai pas tout compris, j’ai du mal à faire le lien de l’ensemble. La trame principale dénonce le patriarcat et la machisme. Le texte est très moderne dans sa dénonciation des violences faites aux femmes.

L’actrice Victoria Quesnel est impressionnante dans la performance de jeu.

L’ensemble est quand même très long et reste en grande partie obscur pour moi.

Avez vous déjà vu des spectacles mis en scène pas Julien Gosselin ? J’espère que le prochain spectacle de l’Odéon me sera plus accessible.

Lire la suite

L’Hôtel du Libre-Echange à l’Odéon

Reprise par Stanislas Nordey de cette pièce classique de Georges Feydeau de 1894.

Je connaissais cette pièce, je l’avais déjà vu il y a quelques années, avant #metoo et aujourd’hui je trouve que ce style de pièce a vraiment vieilli, même avec une mise en scène très contemporaine, le texte a vieilli. Peut on encore se moquer des femmes (des hommes et des provinciaux aussi, mais…) comme cela ?
Pourquoi monter un tel vaudeville ?

J’ai regardé les critiques des journaux, elles sont bonnes. Je suis donc passée à côté, je ne suis pas la seule car la salle s’est un peu vidée à l’entracte.

2 couples qui ne s’entendent plus trop, un mari qui apprécie la femme de son meilleur ami, puis l’ami de province qui débarque mènent sur toute une série de quiproquo.

La pièce est une satire sociale, une critique de la bourgeoisie qui se transforme en farce quand ils sont dans l’hôtel habillés en espèce d’autruche. Avec une scène finale de music-hall.

Les comédien.nes disent le texte de façon très claire mais aussi surjouée, c’est certainement volontaire, cela fait un peu caricature, j’ai eu du mal…

Je viens de faire les choix des spectacles que j’irai voir l’an prochain à l’Odéon, j’espère n’avoir que de bonnes surprises.

Lire la suite

L’Amante anglaise de Marguerite Duras à l’Odéon

C’est Amélie Charriot qui met en scène cette Amante anglaise avec une très profonde Dominique Reymond et aussi 2 beaux acteurs : Nicolas Bouchaud, l’Interrogateur et Laurent Poitrenaux le Mari.

On sait dès le départ qu’il y a eu un meurtre et que c’est Claire qui a tuée sa cousine, sourde et muette. Mais pourquoi ? Avec l’interrogateur, nous allons chercher.

Toute le pièce est dans le texte, ils parlent, se racontent, s’expliquent, cherchent mais Claire ne dira pas le pourquoi de son geste, ni où elle a laissé la tête de sa cousine, le reste du corps ayant été retrouvé coupé en morceaux. Je vous en dis un peu trop mais ce n’est pas le principal. Tout est dans le jeu fin des acteurs.trice, dans l’échange des mots, tout d’abord dans la salle puis sur la scène qui fait penser à un ring, d’une sobriété extrême.

Le texte est dense et les silences parlent énormément… créant une tension pleine de mystère. Cela donne une magnifique expérience de théâtre intense.

Il reste quelques jours, peut être quelques places…

Lire la suite

Grand-peur et misère du IIIe Reich à l’Odéon

La pièce de Bertolt Brecht est mise en scène par Julie Duclos. Elle a conservé une partie des scènes de la pièce originale. On est entre les années 33 et 38 en Allemagne, chaque tableau a un titre, une ville, une date. C’est le quotidien de gens ordinaire. On voit les interdictions, les arrestations, la censure s’aggraver.

C’est marqué dans le temps, on connait la suite dans l’Histoire mais c’est affreusement troublant tant on y voit aussi notre époque. Ces gens dans ces situations inextricables, ce pourrait être nous…

La scène où il est dit « J’ai voté Hitler » fait froid dans le dos, encore plus…

J’ai trouvé le décor dans sa fausse simplicité vraiment bien vu pour les différents tableaux, il incarne les différents lieux.

Philippe Duclos (le père de la metteuse en scène) incarne un juge, petit clin d’oeil, il était le juge Roban dans la série Engrenages il y a quelques années.

Une grande pièce magnifiquement interprétée à voir jusqu’en février à l’Odéon.

Lire la suite

Les forces vives d’après Simone de Beauvoir à L’Odéon

Aux Ateliers Berthier, seconde salle de L’Odéon, nous avons pu voir cette longue pièce, création de Animal Architecte, conçue et mise en scène par Camille Dagen en collaboration avec Emma Depoid.

Nous sommes dans les mémoires de Simone de Beauvoir, dans ses textes, sa vie et ses combats politiques. La matière est extrêmement riche, l’oeuvre de Simone de Beauvoir est conséquente. D’ailleurs comment ne faire que 3h30 ? Que cela ne vous fasse pas peur, ça passe très vite, pas un moment d’ennui.

La première partie est sur sa jeunesse, la construction de sa pensée, l’aube de sa vie de militante. La seconde est plus politique et se termine par la vieillesse.

J’ai lu quelques uns de ses livres il y a bien longtemps, mais je ne m’en souvenais pas très bien. Du coup, on apprend beaucoup. Ce qui est frappant, c’est l’actualité de ses propos. La condition des femmes et la politique n’ont malheureusement pas suffisamment évolué depuis l’après guerre.

La mise en scène est moderne, les actrices et acteurs excellent.e.s. Le décor bouge avec eux, les lumières le renforcent. C’est à la fois simple et efficace.

Et puis c’est un spectacle féministe, pas simplement car le sujet est Simone de Beauvoir mais surtout car il porte sur l’oeuvre d’une femme, sa pensée, ses idées et le temps qui passe.

Une belle pièce qui se joue encore quelques jours à Paris.

Avez vous lu Simone de Beauvoir ? Cette pièce vous tente t’elle ?

Lire la suite

Les Paravents de Jean Genet mise en scène de Arthur Nauzyciel à l’Odéon

Nous sommes allés la semaine dernière voir Les paravents au théâtre de l’Odéon, une longue pièce de Jean Genet. La pièce date des années 60 et à été jouée dans ce même théâtre en 1966 et a fait scandale.

La pièce parle de la guerre d’Algérie et fait un portrait sévère de l’armée française à travers la vie d’une famille entourée de prostituées, de colons, d’ouvriers, de militaires mais aussi de leurs morts…

La mise en scène de Arthur Nauzyciel est magnifique. les comédien.nes sont sur un grand escalier très blanc, aux marches hautes. Iels parlent beaucoup, sont presque toutes et tous toujours sur scène et certains tableaux semblent presque dansés. Iels gardent des pauses incroyables. Les comédien.nes sont superbes.

Je ne vais pas vous résumer les propos, c’est vraiment complexe, je suis restée très attentive au texte, de peur de me perdre, mais je ne peux pas dire que j’ai vraiment compris. Cependant les 4 heures sont passées vite et sans un moment d’ennui.

Il reste encore quelques jours mais j’imagine que c’est complet, un grand moment de théâtre… J’espère que le Théâtre de l’Odéon pourra continuer à nous en offrir.

Lire la suite

365defiphoto – Saison 11 – Semaine #22

Une semaine assez tranquille sous le soleil ce qui est bien agréable.

Un lendemain de fête, un ciné, deux spectacles, de la création… Classique, efficace 🙂 Chouyette succès pour mon article anniversaire de blog, il est encore temps, si vous ne l’avez pas lu 😉

Et pour si vous ne lisez pas jusqu’au bout, je compte sur vous pour aller voter aujourd’hui.

Ma semaine en images :

Dimanche 2 # Jour 154 : Un film tout comme j’aime avec des artistes que j’aime : Marcello Mio

Lundi 3 # Jour 155 : Au bout de ma rue, surlendemain de fête 😉

Mardi 4 # Jour 156 : Sculpture plate en cours… En mode Hawaï.

Mercredi 5 # Jour 157 : Journée de télétravail, j’ai de la compagnie. Merci Grisouette.

Jeudi 6 # Jour 158 : Soirée théâtre, un spectacle tellement riche… Je vous en parle très vite.

Vendredi 7 # Jour 159 : La saison des salades composées est ouverte !

Samedi 8 # Jour 160 : Riche journée, très chouette atelier créatif (je vous montre demain) et spectacle du soir.

Aujourd’hui nous allons voter pour les élections européennes, je compte sur vous pour y aller, pour un réveil de la gauche (je sais trop de listes mais bon…)

Bon dimanche à vous.

Jours de joie de Arne Lygre à l’Odéon

Soirée théâtre samedi aux Ateliers Berthier, seconde salle de L’Odéon. Une pièce contemporaine de l’auteur norvégien Arne Lygre mise en scène par Stéphane Braunschweig.

Vivre un « jour de joie », organiser un moment privilégié avec ses deux enfants, au bord d’une rivière, près d’un cimetière, sur un parterre de feuille morte (on dirait des vraies), la mère et sa fille attendent le frère… Il est en retard. Passe aussi par là un couple en rupture, puis une belle-mère en deuil et ses deux beaux-fils, le père souhaite reposer dans cet endroit calme. Les discussions se croisent, fusionnent…

Aksle, le frère arrive enfin, mais il annonce son départ.

Pour la seconde partie, nous sommes chez David, l’ex de Aksle, le décor sobre nous montre l’hiver qui arrive. C’est l’anniversaire de David, une fête improvisée s’organise…

J’ai préféré la première partie, le texte (dans son ensemble) est fort et poétique, il prête à sourire et à réfléchir : comment être dans la joie. Les comédien.nes sont top.

Au départ Ils sont toutes et tous dans leur propre univers et se rencontrent, alors qu’ensuite bien qu’ensemble, ils restent plutôt dans leur monde aspiré par les souvenirs. L’ombre de la rupture, de l’abandon prend toute la place.

Une belle expérience de théâtre à partager. Le texte est publié si cela vous tente.

Lire la suite