Un spectacle surprenant dans le décor classique en velours rouge des Bouffes Parisiens.

Le décor sur scène est comme une sortie de secours d’un centre commercial à l’abandon, et une meute de jeunes l’envahit et tague les murs, les sons rap sont à fond, ils dansent aussi.

Ces 8 jeunes parlent de la masculinité, du patriarcat, ils énoncent certaines évidences mais aussi des confidences sur leur propre vécu. L’héritage des hommes est lourd à porter à l’ère de #metoo. Ils le vivent chacun à leur façon selon leur origine, leur religion, leur éducation, leur expérience de vie, leur fréquentation …

Le spectacle est rebondissant, entre dialogues en bande, confidence, rap, danses, la mise en scène est incroyable. J’ai été parfois déstabilisée, l’impression de ne pas avoir les références, l’impression de ne pas être forcément d’accord 😉 Et puis d’autres moments vraiment forts, des analyses percutantes, des remises en question très intéressantes.

J’y suis allée avec mon fils et nous en avons longuement parlé ensuite… Un spectacle qui ouvre le dialogue, qui interroge, à nous de répondre 🙂

Ils jouent jusqu’au 22 juin à Paris.

Sur le site des Bouffes Parisiens :

« Ce titre La Tendresse, comme notre dernière création Désobéir, contient une ligne souterraine qui agit comme un programme.
Les filles de Désobéir devaient mentir aux autres pour s’affranchir des injonctions de la famille, de la société ou de la tradition.
Les garçons de La Tendresse, eux, ont souvent dû se mentir à eux-mêmes pour appartenir au « groupe des hommes », pour correspondre à la « fabrique du masculin ».
Pourtant, chacun à leur manière, ils ébranlent les assignations d’une identité d’homme fondée sur la performance, la force, la domination de soi et des autres.
En se demandant « comment être un mec bien aujourd’hui ? », ils font bouger les lignes d’une éducation reçue.
Nous postulons avec eux que c’est sans doute dans l’acceptation de sa vulnérabilité, dans l’accès à ses sentiments, dans la revendication d’une égalité de faits entre les hommes et les femmes (plutôt qu’une complémentarité de principes qui reste l’arme du patriarcat) – que réside l’une des clefs de la réinvention de soi. »

Julie Berès

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