Cyrano de Bergerac à la MAC

CyranoThéâtre pour une fois ce soir à la Maison des Arts de Créteil.

Une adaptation de Cyrano de Bergerac, texte de Edmond Rostand, mis en scène par Dominique Pitoiset avec le grand Philippe Torreton et tous les autres acteurs vraiment bien.

L'action est transposée à nos jours et même si cela peut surprendre, j'ai trouvé que ça apportait une certaine profondeur au texte, un pouvoir comique également.

Torreton est magistral, il vit son personnage, il est Cyrano attachant, émouvant, grandiose.

Les 3 heures passent rapidement, on ne s'ennuie aucunement, on est ému, on rit aussi. Le texte nous emporte et nous fait réfléchir aux valeurs éternelles.

Un grand moment de théâtre pour moi et toute la salle qui s'est levée pour une salve d'applaudissement.

Depuis toujours, Dominique Pitoiset, metteur en scene et directeur du TnBA est sensible aux identités qui se bâtissent en doutant d’elles-mêmes, poussées en avant, telles Oedipe ou Alceste, à partir de l’incurable blessure d’un certain manque à être. Or Cyrano, lui aussi, conquiert sa signature à force de volonté, à la pointe de son épée et de sa plume – voire peut-être (et c’est ici qu’intervient l’intuition un peu folle dont Pitoiset voudrait faire partir sa lecture) à la pointe de son nez… C’est que cet appendice célèbre entre tous, ce pic, ce cap, cette péninsule, n’est pas simplement une fatale disgrâce dont le héros serait affligé de naissance. Plus profondément, il est aussi selon Pitoiset le signe et le moyen d’une différence monstrueuse qu’il a voulue comme telle, aussi peu naturelle et aussi assumée que le serait un postiche fièrement brandi comme un défi (osera-t-on dire un pied-de-nez  ?) à la face du monde.

Dans ce classique revisité avec culot, Dominique pitoiset a su dompter la bête de scène Philippe Torreton. Du grand art, pour un Cyrano un brin voyou.
Des cadets de Gascogne d’un genre nouveau. Ils arborent les baskets, T-shirts et joggings déformés, de ceux qui jamais plus n’intégreront la société. Comme coupés du monde, ils semblent rejouer leur vie, ou l’inventer intense et forte comme jamais.
En transformant ainsi l’espace de jeu en hospice, voire en hôpital psychiatrique, le metteur en scéne Dominique Pitoiset offre une vision nouvelle de Cyrano de Bergerac. Il y a du culot et ça n’est pas en vain. (… ) Autre audace: choisir Philippe Torreton, pour incarner ce rôle-titre, mi-historique, mi-légendaire, d’écrivain capitaine frondeur, fier et libre. L’acteur incarne un Cyrano voyou et chevaleresque, mais fragile aussi. Il est un acteur mûr jouant un personage fatigué qui reverdit.  Et l’on apprécie alors le parcours d’une sacrée bête de scene: toujours aussi naturellement heureuse sur les planches, mais avec plus de réserve (…) Télérama, Emmanuelle Bouchez. Avril 2013

De : Edmond Rostand, Mise en scène : Dominique Pitoiset, Dramaturgie : Daniel Loayza, Scénographie et costumes : Kattrin Michel, assistée de Juliette Collas, Lumière : Christophe Pitoiset  Travail vocal : Anne Fischer, Bagarre chorégraphiée : Pavel Jancik, Coiffures : Cécile Kretschmar, Réalisation du nez : Pierre-Olivier Persin, Assistants a la mise en scène : Marie Favre, Stephen Taylor, Avec : Philippe Torreton, Maud Wyler, Patrice Costa, Daniel Martin, Jean-Michel Balthazar, Bruno Ouzeau, Martine Vandeville, Jean-François Lapalus, Gilles Fisseau, Nicolas Chupin, Adrien Cauchetier. Production déléguée : Théâtre National de Bretagne / Rennes, Coproduction : MC2 : Grenoble ; Théâtre national de Bordeaux Aquitaine ; Compagnie Pitoiset – Dijon ; Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Espace Malraux / Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie ; Centre National de Création et de Diffusion Culturelles de Châteauvallon ; Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène Nationale
Création au Théâtre National de Bretagne – Rennes le 5 février 2013

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