Race au Studio des Champs Elysées

Capture d’écran 2012-05-11 à 23.17.41Très belle pièce de David Mamet, mise en scène par Pierre Laville avec Yvan Attal, Alex Descas, Sara Martins et Thibault de Montalembert.

Le texte est très fort, le sujet colle à une actualité qui nous a touché mais reste bien plus large (et intéressant).

Un homme riche et blanc est accusé par une femme noire de viol.

Est-il coupable ?

Les acteurs sont parfaits, les répliques cinglantes au rythme rapide. Suspense, humour, dureté, mensonge… Ils se jouent de la loi ou plutôt des lois.

Sommes nous spectateur ou juré ? Quelle opinion se forger ? Comment ne pas se laisser influencer par nos a priori ?

Une belle pièce qui interroge et ne laisse pas indifférent, un sujet malheureusement "banal" pour ne pas dire universel…

Résumé

Dans une Amérique marquée par la question raciale, trois avocats sont sollicités pour défendre un blanc, accusé de tentative de viol sur une jeune femme noire. Dans cette pièce, à l'écriture puissante, directe, profondément humaine et percutante, nous suivons une enquête, entre séductions, ruses et manipulations. Un grand choc, passionnant et jubilatoire.

Note d'intention

Race est la nouvelle pièce de David Mamet. Elle vient d’être jouée 350 fois à Broadway, de novembre 2009 à septembre 2010, à l’Ethel Barrymore Theatre, dans la mise en scène de l’auteur, avec en tête de distribution, James Spader. La Comédie des Champs-Elysées en effectue la création mondiale hors Etats-Unis, dix-sept productions étant déjà programmées dans différents pays.

David Mamet présente ainsi sa pièce dans le New York Times, dans le style net et offensif qui est le sien : “ Dans ma pièce, un bureau d’affaires tenu par trois avocats, deux noirs et un blanc, est sollicité pour défendre un blanc, accusé de tentative de viol sur une jeune femme noire. Tout repose sur des mensonges. Lorsque le mensonge est avéré, la pièce est finie.”.
 
La force et la beauté de la pièce tiennent à la puissance de son style et à la rigueur éthique de son propos. On est frappé par l’économie d’écriture, l’autorité concise, tranchante, impitoyable dans la manière d’exposer les faits et les motifs propres à chaque personnage.
L’auteur est pleinement maître des secrets qui sous-tendent chaque mot, vérités ou mensonges. Tout au long de ce qui se pose d’entrée comme une lutte permanente et immaîtrisable, une enquête quasi policière, la dénonciation de toutes sortes de manipulations et de dominations. Peu à peu, insensiblement, lois et principes s’avèrent incertains ou douteux, dès que le fait – parfois le fantasme – racial y est mêlé…
Renversant les schémas habituels, la peau blanche devient, consciemment ou non, l’objet de haines inédites. Les Etats-Unis deviennent-ils le pays où il fait mal d’être blanc ?
 
La pièce est composée dans une grande économie de style, avec une simplicité musicale. Le langage, l’exposé des enjeux et la conduite de l’action, sont directs, sans ornements, sans la moindre pause.
 
C’est enfin une pièce traitant d’un sujet puissant, sans parti pris, ni violence gratuite, sans démagogie. La pièce n’est pas de l’ordre du théâtre à thèse, ni du théâtre militant.
 
Un seul décor, unité de temps et (presque) de lieu. Il est conçu par Jacques Gabel. Lumières Jean-Pascal Pracht.
 
Trois comédiens et une comédienne sont en scène. Deux noirs, deux blancs. Ils sont joués par Yvan Attal, Sara Martins, Alex Descas et Thibault de Montalembert.
 
Adaptation et mise en scène Pierre Laville, assisté d'Antoine Courtray.
  

Pierre Laville

"Voilà déjà quelques années que Pierre Laville et moi tournions autour de David Mamet. Pierre a eu la chance d'adapter toutes ses pièces en France, moi je n'avais jamais l'âge des rôles.
Il y a deux ans exactement nous découvrons RACE. Malheureusement nos emplois du temps à tous nous empêchent de jouer la pièce tout de suite. Nous décidons l'année dernière de prendre rendez-vous pour cette rentrée théâtrale…"

Yvan Attal

 

 

Tagué:, , , , , ,

N'hésitez pas à laisser un commentaire :)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.