Spectacle de rentrée pour nous à Chaillot.
Quatre ballets de Trisha Brown : 2 reprises, une première européenne, une création mondiale !
Des prestations un peu inégales mais on peut voir ces ballets comme un hommage à cette grande chorégraphe. Le thème commun semble être l'envol entre les danseuses qui s'envolent réellement dans "Opal Loop" (c'est très beau) , la fumée d'eau qui donne une légèreté à la scène dans "Les yeux de l'âme" et des ventilateurs qui emportent tout dans "I'm going to toss my arms – If you catch them they're yours"
Une belle soirée de danse même si les nombreux moments sans musique me déstabilisent encore…
Le pitch du théâtre : La danse ne pouvait imaginer plus belle ouverture de saison : Trisha Brown figure de la post-modern dance américaine et chorégraphe toujours féconde s’installe en nos murs avec sa compagnie pour un parcours qui traverse le temps. Daté de 1978, Watermotor est un solo qui va enchanter par son rythme, sa liberté. Trisha Brown le présente comme « imprévisible, articulé, dense, changeant. Mon modèle alors était l’improvisation. Ne regardez pas ce que vous faites, faites-le ! » D’un engagement physique total, Watermotor sera une (re)découverte pour beaucoup. Avec Opal Loop (1980), Trisha invite l’artiste Fujiko Nakaya à donner une matière à sa danse. Un nuage de vapeur d’eau comme une installation éphémère qui sied au geste des interprètes. Et un exercice de poésie d’une rare intensité qui s’inscrit dans la relation suivie de la chorégraphe avec les plasticiens majeurs de son temps. Les Yeux et l’âme, une première européenne également au programme, s’inspire des parties dansées de l’opéra Pygmalion de Rameau, que Trisha Brown avait mis en scène l’été 2010. Avec des accents baroques et une modernité affichée, la chorégraphe reprend ce motif des muses et du créateur. Les Yeux et l’âme c’est une variation de ce que dit la statue à Pygmalion quand elle renaît : « Je vois dans vos yeux ce que ressent mon âme ». Un enchantement. Enfin, Trisha Brown dévoilera en première mondiale une création attendue. Collaborant pour la scénographie et le concept sonore avec Burt Barr, Trisha choisit ici « d’explorer et de développer des idées autour de la sculpture, de la calligraphie et de corps noués. Les danseurs manipulent une personne passive pour lui donner la forme d’un noeud et déplacent cette masse sculpturale ailleurs ». Passant des espaces imaginaires à l’idée de rupture, de l’expansion à la contraction des corps, Trisha Brown développe une langue dansée d’une richesse inouïe. Et nous offre à voir ce manifeste chorégraphique de saison. • Philippe Noisette
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