Cette année nous avons pris 4 abonnements, Chaillot et Le théâtre de la Ville pour des spectacles de danse, le théâtre de l’Athénée et le théâtre de Choisy le Roi.
Je vais en avoir des choses à vous raconter, 16 spectacles d’ici au mois de juin.
Et donc ce soir, nous partons en Espagne ! Revoir Carmen dans un spectacle de Antonio Gadès et Carlos Saura d’après l’oeuvre de Prosper Mérimée….
(Hier j’ai fait 1 heure de vélo ! On s’y tient ! Et je me suis offert un "coussin de selle" )
Carmen
On
peut, à l’heure actuelle encore, mesurer à quel point l’apport
d’Antonio Gadès à la danse espagnole en général, et au flamenco en
particulier, est immense. Gadès, prodige de la région d’Alicante qui,
dans les années 50, commence une carrière d’exception, fascinera aussi
bien les intellectuels catalans, de Joan Miró à Antoni Tàpies, que les
experts en ballet. L’interprète finira par se révéler enfin chorégraphe
: Noces de sang ou L’Amour sorcier sont des modèles
de spectacles flamenco dramatiques où l’histoire sert la danse et
vice-versa. D’une certaine façon, Gadès pose les bases d’une nouvelle
représentation, débarrassant du folklore le style flamenco.
Carmen,
l’héroïne ibérique par excellence, ne pouvait qu’inspirer le maître
disparu en juillet 2004. La nouvelle de Prosper Mérimée est le fil
conducteur de cette version flamboyante créée en 1983, qui n’a jamais
vraiment quitté l’affiche depuis. Et si Antonio Gadès reprend les airs
de Georges Bizet, il n’hésite pas à y ajouter des passages chantés de
flamenco puro. La tragédie contenue dans l’histoire convient
parfaitement à cette danse rageuse qu’est le flamenco.
Dans
des tableaux baignés de teintes qui semblent passer de l’ombre à la
lumière, Carmen dévoile les facettes de cette femme qui fait tourner la
tête des hommes. Elle est moderne avant l’heure, c’est-à-dire libérée
du jeu des séductions convenues. Elle en paiera chèrement le prix
également. Le Ballet Antonio Gadès, passé le choc de la disparition de
son créateur, continue à porter la parole d’un flamenco généreux de par
le monde, puisant dans le vivier sans cesse renouvelé d’une nouvelle
génération de danseurs habités. Carmen, par la simple évocation du
geste, parle encore à notre époque. Pour le vingt-cinquième
anniversaire de sa création, Antonio Gadès ne pouvait rêver plus bel
hommage.
Philippe Noisette


Prends garde à toi !
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16 spectacles ! Ah l’amour … (qui est un enfant de bohème…)
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